Sur le terrain, avec nos forces de l'ordre
Après avoir passé la nuit du jeudi 7 mars sur le terrain, avec la police nationale me voilà de nouveau en immersion au sein de la brigade de gendarmerie de Meythet.
Ces 2 expériences avec nos forces de l’ordre me confortent dans l’idée qu’un(e) élu(e) se doit d’être en permanence sur le terrain, proche de tous, pour être efficace et prendre des décisions opportunes et adéquates.
Comment trancher si l’on ne connaît pas les vrais problèmes des Anneciens et des habitants de notre agglomération, comment juger de ce qui est bon, comment imposer telles ou telles décisions si l’on ne saisit pas toutes les facettes de notre lieu de vie?
Les forces de l’ordre ont un rôle crucial : assistance, secours, prévention, protection, contact social, sécurité, … elles doivent intervenir sans délai et être capable de gérer la vraie misère humaine, la vraie détresse et les malheurs légers ou graves de toutes les tranches de notre population.
Voilà pourquoi j’ai souhaité vivre ces deux expériences totalement différentes.
Ma nuit avec la police nationale, qui couvre les secteurs d’Annecy et de Cran Gevrier, s’est déroulée en 2 temps : un début de soirée, (partagé par Pierre Hérisson) avec Police Secours de 21H30 à 23H30, puis un deuxième temps avec la BAC de 23H30 à 3H30 du matin. Cette expérience m’a permis d’être au plus près des anneciens et de partager la réalité de certains d’entre nous : violences conjugales, différents de voisinage, problèmes avec des SDF, personnes alcoolisés, possession et consommation de drogues, …
J’ai pu aussi saisir les problématiques et appréhender la difficulté du travail de nos policiers qui manquent cruellement de moyens et dont les droits ne sont pas, contrairement à certaines idées reçues, sans limite. En tournant de nuit, j’ai pu constater les outrages à agents presque permanents, les provocations, les violences, les insultes, le non respect de nos concitoyens envers la police … et le peu de possibilités laissées au agents pour effectuer leur travail en toute sérénité. Sans détailler le manque de moyens financiers leur permettant d’effectuer leurs missions dans des conditions optimales, l’état de délabrement du commissariat d’Annecy, totalement indécent, nos policiers ne peuvent pas, par exemple, fouiller les personnes qu’ils arrêtent, en dehors d’une simple palpation, ne peuvent pas ouvrir le coffre des voitures sans l’autorisation des personnes interpellées, ne peuvent pas forcer une personne à souffler dans le ballon, … et je ne vous parle pas des heures de procédures administratives et de toute la paperasserie. La patience, l’empathie, la maîtrise de soi, la passion sont des qualités indispensables pour l’exercice de ce métier.
état d'une cellule du commissariat : inutilisable
Malheureusement, ma « tournée » avec la BAC a du être interrompue à 3h30 du matin, suite à un souci technique sur un véhicule mais j’espère pouvoir compléter cette expérience dès que possible.
Mon immersion et sensibilisation au sein de la brigade de gendarmerie de Meythet a commencé ce vendredi 5 avril à 9H par une présentation générale de l’équipe, de ses missions, de son organisation avant de plonger de suite dans la réalité avec l’interpellation d’un exhibitionniste, sa prise d’empreinte, d’ADN, … et sa mise en garde à vue. Les 38 gendarmes de cette brigade dont le secteur couvre de nombreuses communes et 43.000 habitants doivent être capable de travailler de nuit comme de jour, en zone agricole ou urbaine et savoir gérer et traiter un simple délit, un problème social, une fugue, un braquage,… ou encore un crime tel que celui de Chevaline. La connaissance et la maîtrise du territoire sont essentielles. L'après midi, également en compagnie de François-Eric Carbonnel a été consacré au terrain avec la visite de quartiers et de populations plus difficiles.
Retour à la gendarmerie vendredi soir à 22H00... jusqu'à 3H30 du matin : problèmes de voisinages, présence aux urgences de l'hôpital, contrôle et surveillance des coins "à risque", ..., intervention sur un accident de la route heureusement sans victime, ... et encore une fois : paperasserie, ... voilà un échantillon de la nuit bien remplie, passée avec cette brigade.
Au delà de cette expérience extrêmement enrichissante sur la société, ses dérives et faiblesses, j'ai pu constater la cohésion de ces militaires qui vivent en brigade, leur engagement sans faille pour leurs missions, leur corporation et l'intérêt commun, la discipline, le professionnalisme, la passion malgré des missions stressantes dans lesquelles leur vie peut être, à chaque instant, engagée.
MILLE MERCI au Directeur Départemental de la sécurité publique Alain FAVRE, à Mme le Commissaire Judith GABEL , aux policiers qui m'ont accueillis parmi eux.
MILLE MERCI au Colonel Bertrand FRANCOIS, au Capitaine Eric DUCHENET et à toute la brigade de Meythet pour cette immersion et sensibilisation !!
Commentaires
Bravo pour ce que vous avez fait ! Mais vos collegues masculins politiques ne se sont jamais beaucoup precipites n importe ou en france pour voir l envers du decor , toutes ces annees passees ! j ai connu le monde de la nuit dans le midi mais je n etais pas dans la police, il y as bien des annees! La violence gratuite etait rare.Les voyous se reglaient les comptes entre eux mais sans dommages collateraux . La police n etait pas comme maintenant enfermee dans une quantite de reglements qui ne leur permets plus de rien faire! Et les zones de non droit est ce normal?les policiers font un boulot difficile dans un pays mine malheureusement par les maguouilles et les combines.Voir les affaires Cahuzac et autres ....Bel exemple pour l etanger et pour les jeunes !