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Quand théologie et écologie se rencontrent.

Invitée, par l’église protestante unie d’Annecy, à l’ouverture de leur semaine thématique, sur le sujet, "Où va le monde ? Quand écologie et théologie se rencontrent, vous trouverez ci-dessous mon intervention.

« Bonjour à tous,

Je suis ravie d’être là, aujourd’hui devant vous, et tiens vivement à vous remercier pour votre invitation.

Lorsque vous m’avez demandé de bien vouloir intervenir à l'ouverture de votre semaine thématique, j’ai tout de suite accepté, par amitié, tout d’abord, puis par défi personnel. Mais, après réflexion, j’avoue avoir rapidement commencé à me demander comment j’allais pouvoir intervenir sur un tel dossier.

Je suis assez éloignée de la théologie, je suis baptisée mais ne suis pas une grande pratiquante et si comme toute écologiste ou plutôt protectrice de la nature convaincue, je refuse le gaspillage, ne veux pas vivre dans un monde pollué, et respecte l’environnement, de par mon mandat au conseil régional je subis les dogmes de l’écologie politique dont je dénonce le sectarisme.  

"Où va le monde ? Quand écologie et théologie se rencontrent.

Je vais tenter de répondre à ces questions, en tenant compte de mes expériences, sans prosélytisme religieux, écologique ou politique, en essayant d’être le plus objective possible et surtout sans langue de bois. Et si je m’interdirai, devant votre assemblée de faire de la politique politicienne, je ne pourrai intervenir sans faire de la politique au sens étymologique du terme, c'est-à-dire sans parler de ce qui se rapporte à la citée et plus particulièrement à l’ensemble des citoyens car la théologie comme l’écologie concernent bien l’Homme et son environnement.

Mon intervention se décomposera en 3 parties :

1/Théologie et écologie : de quoi parle-t-on ?

2/Quand écologie et théologie se rencontrent

3/Où va le monde ?

 

1/ Théologie et écologie : de quoi parle-t-on ?

L’écologie a pour objet d’étudier nos modes de vie et les relations de tous les êtres vivants (animaux, végétaux, micro-organismes) avec leur environnement, et avec les autres êtres vivants.

Cette science s’intéresse généralement à un groupe d’espèce, à son étude et s’appuie sur d’autres sciences telles que la biologie, la climatologie, la géographie, la géologie, la chimie, …  L’écologiste scientifique, paradoxalement souvent méconnu du grand public, étudie et analyse notre évolution, l’évolution des continent, des espèces, le changement climatique, ...

Lorsqu’elle est non dévoyée, cette écologie, pose aussi concrètement et raisonnablement les problèmes de la place et du rôle de l’homme sur terre.

Mais l’écologie ne doit pas être confondu avec l’écologisme qui est un courant de pensées idéologique récent, un mouvement associatif et politique qui utilise, pernicieusement, les informations tirées des études scientifiques pour définir ses doctrines, faire stopper ou réguler l’exploitation des ressources et condamner les hommes.

Pour éviter la confusion, le terme écologiste est souvent rattaché aux militants politiques tandis que le terme d’écologue est réservé aux scientifiques écologiques.

Malheureusement, dans l’évolution du mouvement et la prise de conscience de l’écologie, les écologues se sont, très vite, vu écartés des débats au profit des associations politiques, occultant, de fait, certaines vérités scientifiques pourtant indispensables dès lors que l’on veut prendre des décisions raisonnables et raisonnées. 

Ainsi, dès 1972, à Stockholm, les Nations unies ont tenu, uniquement en présence de politiques, la première conférence internationale sur l'environnement humain. C’est là qu’a été adopté le principe du droit fondamental de l’homme à l’environnement, point de départ de tous les règlements, législations, dispositions, chartes visant à protéger l’environnement.

L’écologie aux mains des écologistes a également rapidement changé de mission principale, passant d’un objectif d’étude et de protection des animaux et de la nature à une mise en cause sévère de l’homme et de son comportement jugés néfastes pour la planète.

Dès la 1ère grande conférence sur l’environnement et le développement, à Rio de Janeiro en 1992, les questions de la responsabilité de l’homme, de sa nuisance sur l’environnement et de ses menaces sur la planète sont au centre tous les débats … c’est d’ailleurs avec beaucoup de solennité que l’on nommera cette conférence le « sommet de la terre ».

En 1997, À Kyōto, on parle de diversité biologique, de Gaz à Effet de Serre, de changement climatique, on constate que les objectifs de l’agenda 21 de Rio de Janeiro, n’ont pas été atteints. L’écologisme politique durcit alors les lois visant à limiter l’impact des hommes.

Dès lors, le mouvement vert est en marche, les écologistes politiques rédigent des directives comme ils rédigeraient les commandements d’une nouvelle religion.

Nous venons de voir rapidement la définition, la construction et l’évolution de l’écologie.

Devant l’auditoire de spécialistes que vous formez, j’oserais seulement rappeler pour la théologie la définition du Larousse : « Etude concernant la divinité et plus généralement la religion ».

 

2/Quand écologie et théologie se rencontrent et s’éloignent  

La théologie et l’écologie nous interpellent de façon conjointe sur le sens de la vie, sur les lois de la nature et peuvent porter des messages communs de respect, de protection, de transmission. Le plus important des commandements religieux : « tu aimeras ton prochain comme toi-même » pourrais déterminer une philosophie commune.

Cependant les questions qui concernent la place sacrée de la Terre et de l’Homme, semblent être des points de discordes entre théologie et écologie.

Si pour l’écologue, la nature et l’homme sont au centre de toutes les attentions et de toutes les études de façon égale, cartésienne, sans préjugé mais dans l’observation et l’expérience, avec l’envie de démêler le vrai du faux, il n’en est pas de même pour l’écologiste politique.

Pour ces écologistes radicaux, la terre est vénérée, admirée, telle la déesse Gaïa, terre mère nourricière, féconde de tout et mère de toutes les divinités. Pour bon nombre d’entre eux, c’est de Gaïa que vient toute vie et à laquelle toute vie retourne après la mort, à ses pieds les humains, se contentant d’être de chair, d’os, de sang peuvent être sacrifiés.

Les écologistes politiques peuvent être assimilés aux panthéistes ou aux naturalistes, qui ne reconnaissent d'autres principes et d’autres Dieu que les lois, les forces et la divinité de la Nature.

La recherche du fameux jardin d’Eden; symbole fort des religions ; du paradis sur Terre, du monde naturel, par certains écologistes extrémistes va faire évoluer l’image de la nature, qui passe de l’œuvre de Dieu, à une nature païenne mais sacralisée, aux valeurs innées oubliant par ailleurs que le monde de la nature est un monde particulièrement cruel et impitoyable.

Certains parlent à ce sujet d’une « loi de la jungle » que Darwin a théorisé en son temps en concluant que seul les espèces ayant la meilleure et la plus rapide faculté d’adaptation arrivent à dominer les autres et en même temps au sommet de la chaîne alimentaire. C’est par ce principe de sélection naturelle, vieux de plusieurs milliers d’années, que l’homme a réussi à dominer l’ensemble des espèces vivantes.  C’est l’argument d’ailleurs repris par l’écologiste politique pour présenter d’entrée de jeu, l’homme, comme le pire des prédateurs mais aussi comme le dévastateur de la nature.

 

Je ne citerai qu’un ouvrage écrit par un collègue politique écologiste et philosophe dont le titre est « l’Humanité disparaîtra, bon débarras » !

A contrario, pour les croyants, dans bon nombre de religion, Dieu est unique et tout puissant, il est le créateur de l’univers et des hommes.  

Il est enseigné en théologie qu’« Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre », puis dans la genèse Chapitre 1, verset 26 : Dieu dit : « Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre ».

L’homme créé à l’image de Dieu, est la fin de toutes choses. Supérieurs aux autres espèces il est appelé à dominer les autres êtres vivants et la nature, qui ont pour finalité de le servir.

Mais si la Terre et ses ressources sont les biens dont l’homme est le gérant, le gardien et le cultivateur, il n’en est pas le maître et le possesseur. Ce dernier se doit aussi de les protéger et de les respecter car Dieu a donné la terre à l’homme pour qu’il y poursuive son acte de création…

Le respect de la nature exprime ainsi le respect de l’œuvre de Dieu, l’homme est invité à l’observer, à s’en émerveiller et à l’utiliser sans pour autant la dégrader, – c’est-à-dire ne pas les détruire – afin que lui-même puisse survivre et prospérer.

De la survie de la terre, dépendra la survie de l’homme.

En d’autres termes – et nous sommes dès lors dans une approche écologique concrète – le destin de l’homme est lié à celui de son environnement tellurique, aquatique, climatique et bien entendu à son environnement vivant, c’est-à-dire animal, végétal macro et microscopique.

Alors oui le destin de l’homme exige la rencontre de la théologie et de l’écologie.

Cependant quand il s’agit de l’homme, les dérives sont toujours à redouter.

La théologie comme l’écologie politique portent sur des croyances et des messages forts. Les porteurs de ces messages au nom de LA vérité, de leur vérité se sentent souvent investis d’une mission « divine » et partent, de par le monde, prêcher la bonne parole. Il est étonnant de noter que théologie et écologie politique utilisent d’ailleurs souvent les mêmes termes : on parle de commandements, d’enseignements, de lois, de principes, de règles, de paradis, de jardins, mais aussi de sentences, de péchés, de salut, et l’on peut même entendre parler de catastrophes effrayantes, de fin du monde, d’apocalypse.

Mais, jusqu’où peut–on aller? Quelles sont les limites acceptables ?

Ces questions se posent, à la fois, sur un plan très pratique, qui concerne les doctrines, les réglementations mais aussi sur un plan plus philosophique, quelle place laisse-t-on à la liberté individuelle, de penser, d’agir? Jusqu’où peut aller l’endoctrinement, l’évangélisation ou la conversion?

Où se situe la limite entre l’idéologie constructive et l’idéologie extrémiste, régressive qui, au final, ne respecte, ni les hommes, ni leur environnement?

Notre équilibre est en réalité bien fragile.

Le passé proche nous démontre que le risque de dérapages est omniprésent, dès lors que l’on inverse l’ordre des choses ; que la religion devient un parti politique et que l’écologie devient une religion !

Nous l’avons vu, l’Ecologie politique a malheureusement opéré une sorte de hold-up sur le terme même, la discipline même, de l’écologie, faisant oublier les écologistes scientifiques et les avancées environnementales bénéfiques, à tous, en partant du principe que seuls, les hors la loi, peuvent sauver le monde.

Le Front de Libération pour les Animaux, (ALF) a recours à des actions directes pour libérer des animaux ou pour saboter des entreprises qui les exploitent. Ils n’hésitent pas à utiliser, en 2007, des explosifs, contre une entreprise du Rhône spécialisée dans la fabrication de cages, puis contre la Filiale d'un groupe américain, Charles River, qui est l'un des premiers éleveurs d'animaux de laboratoire.

Il Silvestre, organisation Italienne, s’est attaqué, dans l’objectif de le détruire, en 2010, à un site IBM devant abriter un des centres les plus avancés dans le domaine de la recherche des nano et des bio-technologies.

Quant au Front de Libération de la Planète (ELF) crée en 1992 au Royaume uni, il prend pour cible les établissements et les entreprises impliqués dans l’exploitation forestière, le génie génétique, la culture d’OGM, la vente de 4x4, … et préconisent une destruction et une dégradation de l’humanité pour une fin de l’anthropocentrisme, leur objectif, détruire le monde afin de mieux le sauver…… 

... s’inspirant, peut-être, dans leur démarche, du livre de la genèse, des chapitres 6 à 9, quand, Dieu, lui-même, voyant le monde empli de violence, de haine, de la perversité des hommes, a décidé, de faire tomber un déluge sur terre pour y détruire toute vie, à l’exception de Noé le seul homme juste, de sa femme, de ses fils et d’un couple de chaque espèce terrestre et volatile pour, ensuite, pouvoir repeupler la terre et tout recommencer.

Ces groupes oublient cependant, que Dieu satisfait du résultat, si je puis dire, se résolut à ne plus jamais maudire la terre à cause de l'homme, et à ne plus jamais détruire toute vie de cette manière. 

Voici quelques exemples d’actions éco-terroristes, mais on peut aussi évoquer les faucheurs volontaires ou encore les violences qu’on du essuyer, il y a peu, nos forces de l’ordre et les dégradations des biens publics menées par les opposants à l’aéroport de Notre Dame des landes.

Derrière la mouvance de l’écologie politique totalitaire, il y a aussi la théorie de la décroissance… comme le prouve la remarque de l’ancien député vert Yves COCHET à Cécile DUFLOT, Ministre EEV, quand il lui reproche publiquement son empreinte carbone car elle a… quatre enfants !!

Mais ces problèmes de dérapages extrémistes concernent aussi la religion.

 

Pour moi, qui ne suis pas pratiquante, mais qui aime profondément mon prochain, d’où mon engagement politique d’ailleurs, pour moi qui essaie d’être juste et d’aider ceux qui en ont besoin, dans le respect de leur dignité, la religion signifie l’amour des autres, l’entraide, la solidarité, le respect.

 

Je suis révoltée lorsque certains pays mettent à la tête de leur gouvernement des groupes religieux politiques et dogmatiques qui imposent leurs règles, leurs lois, comme la charia qui ne respecte ni les femmes, ni les jeunes filles les privant des libertés élémentaires et de toute instruction.

Je suis très inquiète lorsque je vois, qu’au nom de certains prétendus dogmes religieux et de certaines croyances, des hommes sont capables de perpétuer des attentas tel l’événement inoubliable du 11 septembre.

 

Mais chaque religion a eu ses dérapages et l’histoire des religions est marquée par nombre de dérives schismatiques et sectaires. Je pourrais citer les croisades, l’inquisition, la Saint Barthélémy ou encore les combats récents en Centrafrique. Et, il ne faut pas plus qu’une petite allumette pour mettre le feu aux poudres en Palestine et cela depuis 1948.

Ces exemples de guerres intra-religieuses ou entre différentes religions sont bien éloignés des commandements dont je citerais seulement 2 recommandations « tu ne tueras points, tu ne voleras point ».

 

Par ailleurs, pendant que l’on se bat, on n’est bien loin des préoccupations de la terre, de la nature, … comme le démontre par exemple l’utilisation de l’Agent Orange, cet herbicide utilisé par les Etats-Unis lors de la guerre du Viêtnam entre 1961 et 1975. Ce défoliant chimique, composé de dioxine, répandu par avion au-dessus des forêts vietnamiennes est non seulement, responsable de cancers ou de malformations, et cela encore, des années après la fin des combats, mais a dévasté la nature et l’environnement, en faisant tomber les feuilles des arbres, en détruisant les cultures et les terres arables et ... en affamant, de ce fait, les animaux et les hommes.

 

Alors oui, je le répète, le destin de l’homme exige la rencontre de la théologie et de l’écologie, il exige que l’on revienne aux fondamentaux de la Vie, au respect, à la paix, au partage, à l’amour de son prochain… car quelque soit notre religion, ne sommes-nous pas tous égaux devant l’éternel ?

Ne devions nous pas respecter l’œuvre de Dieu et nous aimer comme Dieu nous a aimé?

 

Nous avons, je l’espère, tous, au moins un point commun, qui est l’amour de nos enfants. Nous avons, alors, pour devoir de leur laisser, en héritage, un monde propre et sain. Le problème c’est que cela justifie aussi le sectarisme écologique.

 

3/ Où va le monde ?

Nul ne le sait vraiment. Nous pouvons tout au plus faire quelques projections sur les tendances constatées aujourd’hui… Sans oublier jamais que l’homme n’est rien à côté de la force des éléments, que la terre n’est pas grand-chose dans le système solaire et quasiment rien dans l’univers qui poursuit son expansion à la vitesse de la lumière… un univers dont on ignore encore de façon cartésienne et définitive, l’essentiel : son origine comme sa fin. Qui ? Comment ? Pourquoi ? Dieu… ou le néant si j’ose dire !

Pour bon nombre d’écologistes, sans l’impact négatif humain, tout irait bien, l’homme étant le grand responsable du changement climatique, de l’évolution et de la disparition de nombreuses espèces rejoignant ainsi les théories malthusiennes qui prônent la restriction démographique afin de limiter les effets dévastateurs du développement incontrôlé de la population humaine.

 

Pour les religieux, Dieu est le seul créateur et si la science, à travers les différentes théories de l’évolution, explique comment la matière peut évoluer, elle omet de mentionner l’Esprit et ne peut expliquer, pourquoi, notre monde a été crée. Francis Bacon disait qu’ « un peu de science éloigne de Dieu, mais que beaucoup y ramène ». C’est sans doute pour cela que le boson de Higgs, chaînon manquant pour avancer dans la compréhension de la matière, du Big Bang et dans les connaissances de l'origine de l'univers, mis en évidence au Cern en 2013, est surnommé l’électron de Dieu.

 

Quoi qu’il en soit, il est vrai que l’histoire de la vie est marquée depuis la nuit des temps par le renouvellement permanent des espèces, leur évolution ou leur disparition. Cette règle s’applique depuis des millénaires aux hommes et aux animaux. 

Alors où va le monde ? Les projections sont plutôt préoccupantes mais on ne peut pas répondre à cette question et voir sa réalité qu’à travers l’écologie ou la théologie sans prendre en compte les dimensions économiques, démographiques, ... ou sociales.

·          D’un point de vue économique :

Un pays est riche si la majorité de sa population accède à tous les besoins vitaux ainsi qu'à un certain confort et à l'éducation. Un pays est riche si l’augmentation de son PIB, donc des productions sur son territoire, est supérieure à sa croissance démographique. Cela lui permet alors de créer de la richesse, c'est-à-dire de la croissance économique. Pour ce faire nous devons soutenir l’économie, les entreprises, les productions et l’offre … et pour ce faire nous avons besoin de consommer beaucoup d’énergie et de matières premières.

·          Concernant les évolutions climatiques :

La majorité des scientifiques tout comme les experts du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estiment avec une probabilité supérieure à 95 %,  que l'élévation rapide de la température terrestre relevée depuis le milieu du XXe siècle est bel et bien le fait de l'accumulation des gaz à effet de serre d'origine humaine.

En conséquence de quoi : l’Homme n’a pas le choix, il doit opérer dans des délais extrêmement courts des changements profonds dans ses habitudes et modes de vie sous peine « d’épuisement de la planète ». Il s’agit là d’une analyse écologique scientifique puisque l’écologie est la science « qui étudie les relations des êtres vivants entre eux et avec leur milieu » (Larousse).

·          Du point de vue de l’évolution démographique :

Nous sommes aujourd’hui, un peu plus de 7 milliards mais les projections avancent le chiffre de 9,5 milliards en 2050, et une fourchette entre 10 et 11 milliards d'ici la fin du siècle.

En plus du fort taux d’accroissement de la population, nous aurons à faire face à une forte disparité de répartition de la population sur notre planète.

En 2025, comme cela est d’ailleurs déjà amorcé, les pays européens s'orienteraient majoritairement vers une diminution de leur population quand l’Asie, l’inde et l’Afrique verront leur population croître avec un taux record. Dans 10 ans, l’Asie et l’Afrique, devraient totaliser plus des trois quarts de la population mondiale.

·          La question des ressources : eau, alimentation, énergies fossiles, matières premières, ... est aussi incontournable.

La planète se peuple de quelque 80 millions d'individus supplémentaires chaque année.

La demande en énergie a ainsi augmenté d’un tiers entre 2010 et 2015 du seul fait de la croissance démographique, de la longévité et de l’amélioration de la qualité de vie.

 

Notre nombre et notre économie globale augmentant plus rapidement que ce que peut absorber la planète, la question du rapport entre la charge humaine et les ressources terrestres devient essentielle.

Mais cette question est indissociable du débat sur l’inégal accès aux ressources et sur la forte disparité de l’indicateur de développement humain. (IDH qui prend en compte pour chaque pays, les richesses, l’espérance et le niveau de vie ainsi que le niveau d’instruction des individus)

Aujourd’hui près d’1/4 des habitants de la planète vivent sous le seuil d’extrême pauvreté (- de 1,25 $ par jour).

800 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, la malnutrition provoque toujours la mort de 6 millions de personnes dont 3,1 millions d'enfants de moins de 5 ans chaque année et un enfant sur quatre dans le monde souffre toujours de retards decroissance à cause de la malnutrition. 

La pénurie d'eau est une menace qui pèse sur 40 % de la population mondiale, 1/3 de la population n’a pas accès à l’eau potable et environ 2,5 milliards de personnes ne bénéficient pas d'un accès à un équipement sanitaire dans le monde. L’eau est la cinquième cause de mortalité dans le monde, bien avant les conflits armés. (source OMS)

De plus, alors que l’on cherche, aujourd’hui, à réduire la consommation mondiale d’énergie des pays industriels, pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, 1,6 milliards d’habitants n’ont toujours pas accès à l’électricité et 2,6 milliards sont privées de combustibles et de technologies de cuisson modernes. Ces difficultés d’accès à l’énergie ont de lourdes conséquences sur le plan écologique, environnemental (feux de bois, déforestation) et sanitaire ; le manque de moyen de réfrigération freinant, par exemple, les campagnes de vaccination puisque les vaccins ne peuvent être conservés qu’au frais.

En Afrique, sans énergie, sans eau, sans soins médicaux, l’espérance de vie est inférieure de 20 ans à la notre.

Les pays industrialisés du Nord (Etats-Unis, Japon, Europe) représentent 16 % de la population mondiale mais détiennent 80 % des richesses du globe, quand en Afrique subsaharienne et en Asie, les futures régions les plus habitées, la pauvreté frappe 40 % de la population.

Ainsi, selon les projections démographiques, si la population mondiale augmente davantage dans les pays les plus démunis, nous pouvons redouter dans les 10 prochaines années l’augmentation des inégalités spatiales dues au développement, l'aggravation d'une « fracture sociale » et une migration des populations importantes à l’échelle du globe.

Aussi, l’enjeu est bien d’être capable de doubler rapidement notre production d’énergie afin de répondre à la demande et aux besoins constamment accrus tout en divisant par 2 nos émissions de CO2 pour atteindre les objectifs de la communauté internationale en matière environnementale. 

La mise en œuvre des conclusions scientifiques écologiques semble donc incontournable si nous voulons lutter contre les pollutions, réduire les énergies fossiles et construire une transition énergétique en faisant baisser les rejets de GES et de microparticules.

Et, ces objectifs ne pourront pas être atteints sans utiliser, au moins plusieurs décennies encore, l’énergie nucléaire. En sachant que dès 2020 les réacteurs de quatrième génération auront pour source d’énergie… les déchets radioactifs des centrales des générations précédentes… Mais c’était déjà à cette génération qu’appartenait le surgénérateur expérimental SUPER-PHENIX dont l’arrêt et le démantèlement ont été décidés en 1997 par le Gouvernement JOSPIN pour satisfaire ses alliés politiques électoraux verts (un quart de siècle aura été perdu).

La maîtrise de l’atome nous permet pourtant de disposer d’une énergie dé-carbonée, non fluctuante, indépendante et peu cher en attendant la longue et aléatoire mise en œuvre des énergies renouvelables.

La sécurité nucléaire est évidemment une question de la plus haute importance mais aucun des problèmes qu’elle soulève n’est sans solution technique.

Nous devons aussi :

- proposer une économie circulaire en développant des biens totalement recyclables et recyclés,

- soutenir le progrès scientifique qui n’a jamais été aussi indispensable à l’homme pour sauver sa destinée.

Nous ne pouvons nier que l’équilibre sera conservé et les objectifs seront atteints uniquement si l’on travaille avec une vision mondiale (ONU, ... FAO) et si nous acceptons d’utiliser le « génie humain », c’est-à-dire les progrès de la science pour un meilleure avenir et une écologie scientifique qui accepte ce qui a toujours accompagné la grande aventure du progrès scientifique : c’est-à-dire une écologie qui regarde objectivement le rapport bénéfice-risque et en particulier :

→ sur le génie génétique, c’est-à-dire les OGM évalués un à un : pour l’alimentation, pour les médicaments

→ les nouveaux matériaux : nanotechnologie pour l’industrie et la santé (cancer)

→ les nouveaux vaccins (contre certains cancers)

Socrate affirmait que l’ignorance était la racine de tous les maux. Nous ne pouvons nous passer de continuer à chercher.

Nous devons faire des études et dénoncer ceux qui s’opposent et détruisent les expériences conçues pour étudier les hypothèses, telles les recherches visant à faire produire la molécule d’hémoglobine humaine par des tabacs transgéniques. Lorsque ces plants de cultures expérimentales génétiquement modifiés, sont détruits, en plein champ, par des faucheurs anti-OGM, c’est bien à la recherche et à l’avenir des hommes que s’en prend la mouvance écologique politique.

José BOVE et ses faucheurs volontaires ont fait disparaître de France non seulement toute culture d’OGM mais, et c’est beaucoup plus grave, toute recherche et tout chercheur. Ces derniers, alors que nous avions les meilleurs, sont partis à l’étranger où ils déposent des brevets à tour de bras !

Sur tous les sujets auxquels s’attaque l’écologie politique totalitaire, au nom du Principe de précaution, introduit dans la constitution française en 2004 par Jacques Chirac, aucune étude ne donne raison à ses accusations. Pire, cette dérive, devenue pour la France un réel handicap à la recherche, à l’innovation et à la compétitivité scientifique, technologique et technique, coûte très chère et elle compromet même, comme nous l’avons vu, ce qui est un comble, … l’environnement !

C’est aussi à cause de cette dérive paralysante que la France est le seul pays au monde dont les pouvoirs publics interdisent même la recherche de méthode de prospection sûre pour les gaz de schiste.

Aujourd’hui il ne s’agit plus d’apporter la preuve que le bénéfice d’un procédé est supérieur aux risques qu’il pourrait faire encourir. Non il faut prouver que jamais – même après des siècles de mise en œuvre – il ne pourra avoir aucune conséquence interprétée à l’heure actuelle comme négative. Or cela est impossible. On ne peut jamais démontrer que quelque chose n’est pas dangereux dans l’absolu.

Avec de tels comportements, certains dogmatiques, mettent notre avenir en danger et nous mettent dans une situation qui était appelée au Moyen Âge "la preuve diabolique".

Les écologistes politiques refusent les réalités et les progrès scientifiques, au nom de conceptions idéologiques,  comme les découvertes scientifiques de Copernic ou de Galilée étaient niées par les religieux.

Il faut inventer, innover afin de constamment progresser, tout en sachant que la vérité scientifique n’est vraie qu’à l’instant T mais que c’est bien grâce à la science, à la technologie que nous vivons mieux, plus longtemps et que nous serons capable de sauver la planète tout en répondant aux besoins liés à notre évolution démographique.

Alors, que l’on soit naturaliste, écologue, scientifique ou croyant, dès lors que l’on sait que de notre comportement dépendra l’avenir du monde, qui englobe l’ensemble de tout ce qui existe y compris l’humanité, il est impératif et urgent, d’autant plus dans une période troublée comme la notre, d’engager des changements planétaires conséquents, au risque sinon, de subir, selon nos croyances, de cruels châtiments ou de dévastatrices catastrophes.

Ainsi, Mesdames, Messieurs, si je suis convaincue que l’avenir de l’homme est incertain, il nécessite bien la rencontre entre la théologie et l’écologie, mais cette rencontre en est encore à se chercher car d’une part, la dynamique prédatrice de l’homme sur son environnement ne peut s’arrêter facilement et d’autre part, l’attitude dogmatique de personnalités ou mouvements extrémistes ne permet pas d’engager sereinement les mutations indispensables à l’évolution positive de notre monde.

Nous devons dépasser les extrémismes et permettre un dialogue interculturel et interreligieux de tolérance, de compréhension mutuelle et de réconciliation, dont la ville symbole pourrait être Jérusalem, ville des 3 religions du livre (monothéiste de l’ancien testament).

Nous devons travailler tous ensemble, non pas à un énième sommet de la Terre mais à la réalisation d’un sommet pour l’humanité et pour le développement durable humain.

Voilà, notre remède universel !

 

Merci... »

Un Grand MERCI à Bernard ACCOYER, médecin, maire d’Annecy-le-vieux et ancien président de l’assemblée nationale dont le travail et les interventions, sur l’écologie scientifique, m’ont beaucoup inspirées. 

 

Commentaires

  • J'ai lu votre intervention.
    Merci beaucoup pour votre discernement!
    En effet les Verts ne se soucient pas du progrès, du chômage, ni de l'avenir de nos enfants et moins encore de la famille.
    Il faudrait revenir selon eux à la brouette et al bicyclette!! Mais le progrès profite à tous et tant mieux.
    Mais il faut innover et chercher à polluer le moins possible, c'est simplement du bon sens intelligent et un réflexe quotidien.
    Pour cela, la recherche est absolument indispensable et il faut arrêter de se cacher derrière ce fameux principe de précaution.
    J'aurais vraiment apprécié que l'on ne se précipite pas pour des lois sociétales, qui auraient cependant mérité ce principe de précaution.
    Merci! AB

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